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comment le DRH aborde-t-il son métier-convictionsrh

Dans le cadre de la réforme des territoires initiée par le Président François Hollande en 2014, le Sénat vient d’en adopter le troisième volet : NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République). Les deux précédents textes concernent la loi relative à la délimitation des régions validée par le Conseil constitutionnel le 15 janvier dernier, et la loi de modernisation de l’action publique territoriale entérinée le 27 janvier 2014.

 

Fusion et simplification

Tout en respectant l’article 1er de la Constitution relatif à la décentralisation de l’État, l’ambition de cette réforme se résume en deux verbes : resserrer (les échelons administratifs) et mutualiser (les ressources). Concrètement au 1er janvier 2016, les  quelque 36 000 communes de France seront réparties au sein de 13 régions, au lieu des 22 existantes aujourd’hui. Dès aujourd’hui les noms de ces régions sont en réflexion, et si l’Express invite à voter et à donner un nom à sa région (plutôt par ordre alphabétique), le magazine précise que suite aux nouvelles élections des 6 et 13 décembre prochains, l’Etat tranchera.

 

Le DRH moteur du changement

Au cœur de ces nouveaux territoires, dont certains désormais se révèlent aussi étendus qu’un pays, le DRH est l’une des personnalités déterminantes de cette révision géographique et politique. Loïc Jouenne, directeur-associé du cabinet Convictions RH, nous en précise l’enjeu.

« La priorité du DRH est de rappeler le « Pourquoi » d’une fusion qui n’est plus discutable, d’en expliquer les conséquences et de la traduire en termes de bénéfices pour les agents et usagers. L’un des arguments majeurs avancé est que ces régions renforceront leur poids et leur visibilité économiques et draineront une plus forte attractivité. Autre atout, et pas des moindres : cette réforme se veut au service de l’efficacité de la dépense publique ». Certes. Concrètement, néanmoins, « Comment » (après le Pourquoi), cette mutation sociale et sociétale va-t-elle impacter les agents et usagers ? Les bénéfices seront-ils immédiatement identifiables ? « C’est précisément le défi que va devoir relever le DRH : expliquer, convaincre des vertus de ces transformations. Il lui incombe d’adopter un discours de vérité concernant les nouveaux régimes d’indemnités, statuts, fonctionnements des services et administrations, et la mobilité. Il devient la pierre angulaire, l’agent transformateur par excellence, de cette réforme. Celui qui va permettre d’harmoniser les valeurs et cultures au sein d’une nouvelle région, sans trahir celles déjà existantes qui fondent l’identité des citoyens, et leur appartenance à un territoire depuis des années. Il aura pour rôle de rendre homogène ces étendues, et veiller à transmettre une compréhension que chacun pourra s’approprier de manière durable ».

 

DRH des régions une fonction spécifique

La tâche n’est-elle pas un peu ardue pour ces DRH ? « Il est important de rappeler que la fonction de DRH est récente dans la sphère publique. Or aujourd’hui, le DRH détient un pouvoir considérable, acquis en peu de temps : il défend et développe un patrimoine, un actif qu’il valorise auprès des différentes cibles auxquelles il s’adresse. Dans ce contexte de fusion des régions, le DRH devra surmonter de nombreuses incertitudes, dont précisément la question de la cible, qui sera connue à l’issue du processus électoral de fin d’année.

Mi-décembre et pas avant, le pouvoir exécutif sera connu. De là découleront la configuration de la région et le scénario d’organisation privilégié. Le DRH doit anticiper cela, en s’appuyant sur des diagnostics de faisabilité, des études de préfiguration. En particulier, définir ce qui réunit et ce qui différencie les personnes réunies dans une nouvelle région, quel que soit leur statut. Il doit œuvrer pour davantage de dialogue et de pédagogie, grâce à un discours constructif et organisé avec les organisations syndicales. Ensemble, ils ont à poser des jalons, délimiter les opportunités d’alimenter de nouvelles politiques citoyennes, renforcer le poids des acteurs régionaux.

S’agissant des agents, aucun sujet n’est plus tabou, qu’il s’agisse de travail à distance, de gouvernance, de mobilité, d’harmonisation des différents régimes. Les nouvelles technologies et la numérisation constituent une valeur ajoutée et un levier dans cette transformation. Il est nécessaire d’en tenir compte. En somme, il conviendra, grâce à un discours pérenne et vrai, de lister et faire apparaître ce qui existe de meilleur et de plus opportun, dans tous les domaines qui relèvent de l’humain, pour que chacun y trouve la disposition d’un progrès. »

 

Une fois de plus Convictions RH propose une analyse pragmatique et opérationnelle, basée sur l’échange, l’écoute et la personnalisation d’une transformation non négociable, pour permettre à chaque agent, chaque organisation, chaque syndicat, chaque DRH de s’appuyer sur cette réforme étatique pour se fortifier, prendre sa destinée en main, et exercer son pouvoir « créatif ».

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