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Le manager parfait n’existe pas, et s’efforcer de l’être serait contre-productif. En revanche, être capable de se remettre en question, de partager ses doutes et de reconnaître ses vulnérabilités permet de créer un climat de confiance, propice à l’entraide et à l’intelligence collective.

Parce que chaque collaborateur est unique, un chef d’équipe doit perpétuellement adapter sa posture et ses méthodes. Le manager parfait et idéal n’existe pas, et aucune solution miracle ne vous permettra de vous en approcher. La meilleure des approches reste d’apprendre à mieux se connaître et d’accepter de remettre constamment son ouvrage sur le métier. 

Faciliter le travail des collaborateurs et les mettre en mouvement, faire le lien entre les salariés et la direction, concilier performance et bien-être au travail : les missions attribuées aux chefs d’équipe sont nombreuses. De leur côté, les entreprises, qui ont conscience de leur importance stratégique, consacrent de plus en plus de temps et de moyens à l’accompagnement des managers ; ce qui peut générer chez ces derniers une certaine pression. 

Mais alors, comment être certain de savoir si l’on est un bon manager ? Sachez tout d’abord qu’il n’y a pas « un » bon manager, mais « des » bons managers. La qualité de votre leadership et de vos actions n’est pas figée : tout dépend du contexte. La culture d’entreprise, les spécificités de votre équipe et les problématiques à résoudre évoluent constamment. Il vous incombe d’analyser chacune de ces dimensions, afin de déterminer ce que l’on attend de vous, et d’ajuster vos pratiques.

Il n’existe pas de recette miracle pour ne jamais commettre d’impair. Vous pouvez toutefois suivre certains principes fondamentaux, qui vous permettront d’aller au-delà d’un simple rôle d’encadrant, et de vous approcher de ce que doit être un “bon” manager. Celui-ci doit ainsi être capable : 

  • d’expliquer la vision de l’entreprise et en quoi son équipe y contribue ;
  • d’organiser et de piloter l’activité de ses collaborateurs, pour pouvoir participer concrètement à l’atteinte des objectifs de votre organisation ;
  • de contribuer activement au développement et à l’épanouissement professionnel des membres de son équipe.

Ces trois missions nécessitent de mettre en place des rituels et des temps dédiés à l’animation, à l’information, à la fixation de lignes directrices, et à l’écoute des collaborateurs. Un bon manager doit aussi accepter de ne pas pouvoir se reposer sur des méthodologies standards. Vous devrez ainsi être capable de faire preuve d’un leadership situationnel, qui consiste à ajuster votre style de management en fonction de la « maturité » (compétences, expériences) et des besoins de chacun de vos collaborateurs (en fonction notamment de leur niveau de confiance et d’autonomie face à une nouvelle tâche ou projet). 

 

Acceptez l’incertitude et restez humble

Aujourd’hui, au sein d’un monde VUCA (volatil, incertain, complexe, ambigu), un bon manager doit donc être capable de naviguer sereinement dans l’incertitude. Il doit accepter d’évoluer dans un contexte difficile, et ne pas avoir peur d’avouer à son équipe qu’il ne sait pas tout. Sur ce point, plus vous connaîtrez vos forces et vos faiblesses, plus il vous sera facile d’exprimer avec assurance vos zones de difficultés. Cette posture d’humilité peut peser fortement dans la balance, et pousser, ou non, certains salariés à vous suivre. En effet, le manager parfait n’existe pas, et s’efforcer de l’être serait contre-productif : cela créerait au contraire une pression sur les épaules de chaque collaborateur. En revanche, être capable de se remettre en question, de partager ses doutes et de reconnaître ses vulnérabilités permet de créer un climat de confiance, propice à l’entraide et à l’intelligence collective.

Afin d’adapter son leadership avec agilité, il est donc important de bien se connaître et d’être conscient de ses forces et axes d’amélioration. Il n’est pas forcément évident d’avoir du recul sur sa façon de manager, mais des outils d’intelligence de soi permettent de mieux l’appréhender. Les tests MBTI (Myers Briggs Type Indicator) et CCTI (Cailloux-Cauvin Type Indicator), qui se basent sur les travaux du psychiatre Carl Gustav Jung, vous permettront, par exemple, de prendre du recul sur vos traits de caractère. Le test SOSIE vous permettra également d’identifier votre système de valeurs, et la façon dont il pèse sur votre comportement au travail, selon les situations. 

De tels outils ne vous permettront pas de savoir si vous êtes un bon manager, mais ils vous donneront des clés pour mieux comprendre les leviers et les freins qui influencent vos actions au quotidien. Au-delà des tests de personnalité, une bonne connaissance de soi passe par l’écoute des autres. Un bon manager doit ainsi être capable d’entendre et de prendre en compte les besoins et les attentes de chaque collaborateur, afin d’ajuster son accompagnement. Par exemple, pour un même projet, il peut être amené à adopter un mode de management directif ou au contraire délégatif, en fonction du profil du salarié concerné.

 

Écoutez vos collaborateurs

Pour vous adapter et vous mettre réellement au service de tous, il peut être intéressant de recourir à une évaluation à 360 degrés. Votre écosystème (supérieurs, collègues, collaborateurs) analysera pour vous, d’une manière objective, votre capacité d’adaptation aux aléas, aux situations et aux spécificités de chacun. 

Un tel outil de feedback vous permettra de prendre conscience de la façon dont vous gérez vos équipes, à travers la perception qu’en a votre propre équipe. Pas besoin, toutefois, d’adopter constamment une démarche aussi formelle : pour connaître l’avis de ses collaborateurs et rester en alerte sur l’évolution de leurs attentes, il suffit bien souvent de mettre en place avec eux un système d’échanges réguliers. Au fil des réunions et des points individuels, l’idée est ainsi de questionner le plus possible ses troupes, afin de connaître ce qui devrait, selon elles, être amélioré en matière de leadership. 

Si au gré des échanges avec vos équipes, vous identifiez des thématiques sur lesquelles vous vous sentez « fragile », n’hésitez pas à travailler dessus. Sessions de formation, groupes de co-développement entre pairs (formels ou informels), coaching : les solutions sont nombreuses pour améliorer ses pratiques.

 

Devenir un bon manager nécessite finalement de rester humble. Il faut accepter de ne pas savoir, et de s’inscrire dans un apprentissage permanent. Demeurez malgré tout indulgent avec vous-même. Il n’est pas possible de cocher toutes les cases constamment. Même avec toute la bonne volonté du monde, vous commettrez toujours des impairs. Manager consiste à accompagner des hommes et des femmes, et en cela, il est impossible de tout anticiper. Vous pouvez en revanche mettre en place des gardes-fous pour rester à l’écoute de chacun, vous remettre en question, et rectifier le tir le plus vite possible en cas d’erreurs.

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