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Illusions et fausses croyances en management : Obstination - Pourquoi certaines solutions échouent

“Rien ne sert de courir; il faut partir à point !”. Ce proverbe de La Fontaine s’applique particulièrement au monde du management !

Personne n’est parfait. Cette phrase banale mais vraie, s’applique aussi aux managers. A la tête des équipes et des projets, il repose sur leurs épaules une responsabilité certaine : à la fois garant d’un travail bien fait et d’une bonne ambiance, ils doivent être en mesure de voir ce qui va… et ce qui va moins bien. Et quand cela va moins bien, ils font de leur mieux pour améliorer la situation. Pourtant, parfois, les choses n’évoluent pas forcément dans le sens voulu par le manager - voire même, n’avancent pas du tout. Les solutions mises en place ne sont alors visiblement pas les bonnes. Mais pourquoi ne le sont-elles pas ?

Dans ce dossier en trois volets pour et par les managers, ConvictionsRH présente les “fausses bonnes solutions” que nous mettons souvent en place, les raisons de leurs échecs ainsi que les clés de compréhension et de réponses à chacune des situations. 

Nous analyserons dans chaque article, trois sources de “fausses bonnes solutions” :

  • dans le premier, l’illusion de la réalité
  • dans le second, le sentiment du manager qu’il ne peut rien faire pour faire évoluer la situation
  • dans ce dernier article, l’obstination de certains managers à mettre en place des solutions qui ne fonctionnent pas. 

Bonne lecture ! 

 

3 raisons pour lesquelles les solutions n’ont pas l’effet escompté 

 

1. S’obstiner à mettre en place la même solution 

Quand nous avons fait beaucoup d’efforts, il est parfois dur de lâcher prise et de reconnaître que la solution mise en place ne fonctionne pas comme on le souhaiterait. Nous nous entêtons et répétons encore et encore cette même action, persuadés qu’il s’agit de LA solution, espérant que cette fois-ci l’issue sera différente. Or, faire plus d’une chose qui n’a pas convaincu au premier abord, c’est s’acharner dans la mauvaise direction. 

Prenons le cas d’un collaborateur à qui nous avons expliqué à maintes reprises un point – pourtant, à chaque fois, il fait la même erreur. Nous sommes frustrés : “je lui ai expliqué 1000 fois !”. Si nous lui avons expliqué 1000 fois, et qu’il ne comprend toujours pas, même avec toute la bonne volonté du monde, la 1001ème fois ne changera pas la donne – au contraire cela risque plutôt de vous frustrer, vous et la personne concernée. 

 

→ La solution : 

3 tentatives d’une même solution qui mènent au même échec = STOP. Pour dépasser le blocage, analysons-le sous un angle nouveau afin de pouvoir modifier notre façon d’interagir, d’expliquer, de s’y prendre tout simplement ! De cette manière, il sera plus facile pour notre collaborateur d’avoir le “déclic”. Cela demande nécessairement un effort supplémentaire, celui d’adapter nos croyances, notre comportement et nos objectifs, mais permet d’économiser un temps précieux. Alors, quand nous sentons que nous faisons fausse route, économisons-nous, économisons nos collaborateurs, économisons de l’énergie et ne persistons pas.

 

2. Le copier-coller 

Quand une solution a fonctionné une fois et a donné de (très) bons résultats, il est tentant de l’appliquer encore et encore. Après tout, si cela a fonctionné dans différents contextes, pour différents managers et différentes équipes, pourquoi cela ne fonctionnerait pas pour moi ? 

Par exemple, l’ambiance dans notre équipe se dégrade, des tensions se sont créées entre mes collaborateurs. Cela est pesant pour tout le monde et nous avons l’impression d’être l’arbitre dans une cour d’école. Nous savons qu’il est arrivé la même chose dans d’autres équipes et que la situation s’est arrangée autour d’un dîner convivial. Nous décidons donc d’en organiser un, espérant de cette manière redynamiser l’équipe. Pourtant, loin d’être chaleureux, ce dîner est glacial, l’ambiance est détestable, nous nous battons pour animer la discussion … 

Autre exemple, notre collaborateur vient nous trouver pour nous expliquer qu’il a des difficultés sur son nouveau périmètre, nous décidons de mettre en place un système de tutorat avec un collègue – cela à donner d’excellents résultats dans une autre équipe. Plus tard, nous réalisons que son tuteur loin d’être pédagogue, le rabaisse encore plus. 

 

→ La solution : 

Il n’existe pas de “solution miracle” en management. Ni de pratique managériale qui marche pour tous tout le temps. Il est normal de s’appuyer sur ses expériences passées et de se renseigner sur ce qui a fonctionné ou non. Il faut aussi savoir analyser le contexte dans lequel nous nous trouvons pour créer des solutions complètes, sur-mesure et adaptées à chaque circonstance. 

 

3. Les ultras solutions 

Les ultras solutions se caractérisent par la volonté d’éliminer chaque problème de façon radicale, sans forcément réfléchir et analyser réellement la situation et les causes des problèmes. Ces “solutions” un peu extrêmes ne sont pourtant pas une réponse ni adaptée ni durable. En effet, à court, à moyen ou à long-terme, elles ne sont pas constructives : elles se contentent d’écarter le problème sans le résoudre. 

Par exemple, deux collaborateurs ne s’entendent pas dans notre équipe. Cela rend le travail de chacun compliqué et créé des tensions. Nous avons donc décidé de les séparer en les faisant travailler sur des projets différents. Le problème est réglé pour un temps, mais quand les deux projets sont terminés, tout recommence. 

 

→ La solution : 

Le monde n’est ni tout blanc, ni tout noir. Mieux vaut donc, garder ces ultras-solutions radicales en dernier recours, quand les nuances de gris que sont les solutions intermédiaires ont déjà échoué. 

 

Ce qu’il faut retenir : 

“Rien ne sert de courir; il faut partir à point !”. Ce proverbe de La Fontaine s’applique particulièrement au monde du management, alors rappelons nous : 

  • S’obstiner et se précipiter est simple, mais ce n’est pas toujours la bonne solution ! Ne fonçons pas à tête baissée dans la mise en place d’une solution qui risque de ne pas être efficace et de nous faire perdre notre temps, notre énergie et celle de nos collaborateurs. 
  • Réfléchissons et analysons le contexte, demandons-nous si la solution que l’on souhaite mettre en place est réellement la bonne et, si non, pensons le problème autrement. 
  • Et quand une tentative échoue pour la 3ème fois, STOP. On change. Malgré nos convictions. 

 

Aux côtés des managers tous les jours, ConvictionsRH sait bien qu’ils se retrouvent parfois dans une position difficile, entre l’envie de bien accompagner leurs équipes, leur réalité opérationnelle et les orientations stratégiques qu’ils doivent décliner sans toujours bien comprendre le « comment ? ». C’est pour cette raison que nous avons créé Minutes Management, un podcast pour les managers qui répond à leurs questions et leurs besoins. Retrouvez tous les épisodes ici. 

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