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Pour améliorer nos capacités cognitives, notre cerveau doit alterner entre lâcher prise et concentration. Au carrefour de la pédagogie et des sciences cognitives, la neuropédagogie peut aider à construire des parcours de formation plus impactant.

A l’ère de la digitalisation, le flux d’informations que nous recevons est permanent et conséquent. L’attention des individus est devenue difficile à capter mais surtout à conserver : assister à une formation tout en traitant ses mails est devenu monnaie courante. Pour maintenir l’attention des collaborateurs et favoriser l’apprentissage, les entreprises multiplient les efforts pour innover et penser de nouveaux formats dans leur offre de formation.

Dans ce contexte, les neurosciences sont particulièrement bénéfiques pour comprendre le fonctionnement de notre cerveau et apporter des pistes de réflexion pour stimuler et aligner les fonctions cognitives. Au carrefour de la pédagogie et des sciences cognitives, la neuropédagogie peut aider à construire des parcours de formation plus impactant. Elle s’intéresse au fonctionnement du cerveau humain et à sa capacité à écouter, comprendre, apprendre et mémoriser. Elle permet ainsi de mieux comprendre les mécanismes de mémorisation du cerveau pour adapter les parcours de formation et renforcer l’efficacité de l’apprentissage.

 

Quelques informations clés sur notre cerveau

86 milliards de neurones, 1000 à 10000 connexions neuronales, 1000 influx nerveux par neurone : notre cerveau est une incroyable machine traitant les informations. Il s’adapte en permanence, en fonction des événements et émotions vécus : il est donc vorace en énergie. Selon Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur, le cerveau consomme entre 60% et 80% du flux sanguin, d’où sa préférence à privilégier l’économie au mode actif.

 

Un temps d’attention court

15 minutes. C’est la durée pendant laquelle nous restons concentrés. A l’issue de ces 15 minutes, plusieurs recherches montrent que le taux d’assimilation d’informations chute de plus de 50% et encore de 80%, 24h plus tard.

La digitalisation bouleverse nos façons de faire et agit considérablement sur notre niveau d’attention.

Notre conseil : réaliser des formations courtes avec des pauses, en utilisant par exemple, la technique du Pomodoro. Il s’agit de programmer des sessions de travail de 15 minutes : pendant 15 minutes les apprenants restent concentrés, puis une fois que l’alarme sonne, ils font une pause de 5 à 15 min et réitèrent. Cela incite les apprenants à rester concentrés sans perturbation et à intégrer les informations efficacement. 

 

La répétition, une des clés de la mémorisation

Réactiver les informations nouvellement assimilées est primordial pour l’apprentissage. Cela permet de transférer les données vers la mémoire à long terme. Il existe 2 modalités de répétition :

-la répétition en bloc : intensive, sur une courte durée, mais dont l’efficacité est limitée sur le long terme

-la répétition fractionnée : laisser le temps à l’apprenant « d’oublier » ce qu’il a appris entre deux répétitions, cela l’obligera à fournir plus d’effort pour la remémoration

Notre conseil : revenir à plusieurs reprises sur les informations importantes, de manières différentes. Répéter de façon rapprochée dès le début permet aux informations encore fragiles d’être mémorisées sur le long terme. Dans l’idéal,  au lendemain de la formation, l’apprenant devrait relire ce qu’il a appris. Puis recommencer 3 jours après, 7 jours, 3 mois, 1 an. A la fin de cette séquence de répétition espacée, l’apprenant aura parfaitement mémorisé les informations.

 

La vue comme moyen d’assimilation

La vue représente 50% de l’activité cérébrale et notre cerveau a la capacité de retenir plus ou moins 4 items. Il traite plus rapidement une image regardée qu’une phrase lue. Pour preuve, nous retenons 6 fois mieux les informations transmises en combinant écoute ou lecture et décodage visuel.

Notre conseil : créer des contenus visuels avec des images ou des pictogrammes, favorisent l’ancrage mémoriel tout comme les contenus multimédias qui associent la voix au texte et à l’image. Les supports prônant le texte uniquement sont donc à proscrire.

 

Associer neuropédagogie et formation, un combo gagnant

Afin de structurer vos formations et favoriser la mise en pratique rapide des concepts énoncés ci-dessus, voici 3 conseils clés pour un apprentissage réussi :

 

Rythmer ses formations

Définir ses objectifs de manière claire et les communiquer est indispensable : « celui qui n’a pas d’objectif ne risque pas de les atteindre », Sun Tzu.

Les étapes d’un programme de formation doivent être clairement définies. Il sera nécessaire de se demander quel est l’objectif de votre formation suivant vos cibles et quels sont vos objectifs pédagogiques par module. Les apprenants auront plus de facilité à comprendre le déroulé et ainsi enregistrer les informations nécessaires.

 

Respecter la charge cognitive de l’humain

La mémoire à court terme permet de retenir des informations dans un temps de 18 secondes. Le contenu de formation doit donc s’adapter à cette charge cognitive :

-L’introduction d’icebreakers lors des formations présentielles permet de captiver l’attention des participants et de créer un climat de confiance propice à l’échange et à la collaboration

-La mise à disposition de modules en ligne délivrant un contenu pédagogique et permettant de s’entraîner au travers de mini jeux, de questionnaires ou quiz permet à l’apprenant de devenir acteur à part entière dans le processus de formation. Respecter un timing de 10 à 15 minutes par contenu en faisant des pauses permettra également une meilleure concentration de l’apprenant

-La sélection d’horaires stratégiques pour former selon la nature de l’activité (une présentation juste après le repas par exemple, remportera moins de succès qu’un atelier participatif)

-La limitation de texte présent à l’écran à 5 items et l’utilisation de visuels clairs plutôt que des bullets points

-L’importance de revenir sur les points essentiels/clés noyés par toutes les informations véhiculées

 

Stimuler les émotions pour impliquer l’apprenant

L’apprentissage passant notamment par les émotions, on se souvient plus facilement de ce qui a été abordé d’une manière originale ou avec humour. Interagir avec les participants permet de les captiver et de les impliquer émotionnellement. Les neurosciences ont démontré que le jeu facilite la motivation en matière d’apprentissage : le serious game par exemple, permet d’allier apprentissage et jeu, dans un contexte qui n’est a priori pas ludique, pour faire découvrir, former, motiver et engager les équipes à travers une expérience « fun ». Plus une activité est divertissante, plus on augmente l’investissement de l’apprenant.

 

En résumé, l’optimisation de vos formations passe par la création de contenus structurés, la possibilité d’interagir avec les apprenants et le respect du cerveau de chacun. Les méthodes pédagogiques doivent s’inscrire dans une diversité de pratiques, contextes et outils pour être efficaces. Notre cerveau doit alterner entre lâcher prise et concentration pour améliorer nos capacités cognitives.

La balle est désormais dans votre camp !

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