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Demain, le.la DRH devra s’adapter et comprendre ces talents, tout en faisant travailler plusieurs générations ensemble. L’une de ses missions sera ainsi de créer du lien entre tout le monde, pour faire avancer son organisation.

Tous les mois, nous partons à la rencontre d’un décideur RH. Découvrez son parcours, les mille facettes de sa personnalité, ainsi que sa vision de la fonction RH, au travers d’un portrait empreint d’humanité et d’authenticité.

Après un master en Management et Ressources Humaines à l’Ecole de Management Léonard de Vinci (EMLV), Quitterie du Réau commence sa carrière comme chargée de missions RH au sein du groupe Bel, avant de devenir chargée de projet SIRH et communication RH, et enfin adjointe RH. En 2019, à 28 ans, elle change d’entreprise tout en demeurant dans l’agroalimentaire, et devient responsable RH chez Michel et Augustin. Une société dont elle est la DRH depuis plus d’un an. Portrait d’une décideuse RH qui, après 8 années d’expérience dans les RH, porte déjà un regard pointu, enthousiaste et éclairé, sur sa profession.

 

Pourquoi les RH ? 

J’ai découvert les RH en école de commerce. Mon intérêt pour ce domaine s’est manifesté assez rapidement : il m’a tout de suite intéressé. Les RH travaillent sur des sujets très riches et variés, qui vont du recrutement à la formation, en passant par l’accompagnement des équipes. Il est en outre possible d’évoluer dans de nombreux secteurs différents, qu’il s’agisse de l’agroalimentaire, de la banque ou des services. Ce périmètre peut être très large et enrichissant.

Les RH ont aussi la noble mission de mettre l’humain au centre des organisations. Sur ce point, j’ai eu la chance de profiter du retour d’expérience de professeurs qui étaient eux-mêmes RH. J’ai ressenti un vif intérêt pour les ressources humaines, qui m’a poussé à rejoindre le groupe Bel à la fin de mon stage de fin d’études, à différents postes à responsabilités. 

 

Votre plus grande fierté professionnelle ?

Je suis assez jeune en tant que DRH, j’ai encore de nombreuses choses à apprendre mais ce dont je suis la plus fière, c’est sans doute le lien de proximité que j’ai réussi à créer avec les managers et les salariés, que ce soit chez Bel ou Michel et Augustin. Nombreux sont ceux qui perçoivent les membres des équipes RH comme des individus isolés dans leur bureau et peu accessibles. J’ai l’impression d’avoir réussi à casser ce mythe, en me montrant disponible et à l’écoute, et en créant un lien avec les managers. J’avance avec eux en duo. Nous travaillons réellement ensemble, je les écoute, je les épaule. Avec les salariés, je me rends également disponible et à l’écoute. Un lien de proximité s’est créé entre nous, et c’est une véritable fierté.  

 

Un événement qui vous a marqué dans votre vie professionnelle ?

Comme beaucoup de RH, c’est sans doute la période du Covid-19 qui m’a le plus marquée : le distanciel imposé, de nombreux chantiers à réaménager. L’enjeu était, soudain, de garder le contact avec les collaborateurs. Chez Michel et Augustin, que j’avais rejoint un an plus tôt, en mai 2019, la culture d’entreprise, très forte, repose sur des rituels ; qui sont la plupart du temps présentiels. Ce fut un beau défi que de les perpétuer à distance, tout en essayant de maintenir les équipes motivées.

Mon arrivée chez Michel et Augustin a aussi coïncidé avec le départ de ses fondateurs : un défi encore plus grand était de maintenir cette culture d’entreprise si forte et si particulière, sans eux. Ce fut, là encore, un beau challenge, que nous avons relevé en travaillant en tandem avec les managers de proximité. 

 

Votre pain noir et votre pain blanc de décideur RH ? 

Ce que j’apprécie le plus dans mon métier, c’est le développement et l’accompagnement des collaborateurs : le fait de trouver des solutions de mobilités en interne, de créer des modules de formation adaptés aux équipes, et de soutenir les managers. C’est un travail très enrichissant, car toutes les équipes et tous les collaborateurs sont différents. J’apprécie moins, en revanche, le côté administratif et réglementaire des RH, auquel certains salariés ont encore trop tendance à restreindre notre fonction. Mon objectif est précisément de contribuer, par mon action, à changer les mentalités.

 

Quelle serait votre devise professionnelle ?

J’adhère au code de conduite créé par Don Miguel Ruiz dans « Les quatre accords toltèques » pour atteindre la liberté et le bonheur personnels. Je l’ai transposé dans mon univers. Je fais en sorte que ma parole soit vraie et limpide. Je fais attention à ne rien prendre personnellement et à ne pas extrapoler. Je m’efforce toujours de faire de mon mieux.

Le fait de “parler vrai”, de ne pas prendre personnellement la parole d’autrui et de ne faire aucune supposition invite à prendre du recul et à dialoguer avec les autres. Enfin, faire de son mieux nécessite de faire preuve d’humilité et d’indulgence envers soi, car l’idée est de trouver un juste milieu entre le laxisme et le perfectionnisme.

Ce code de bonne conduite me guide, et j’essaie de le transmettre à mon équipe, ainsi qu’aux autres collaborateurs de l’entreprise. Mon autre devise pourrait ainsi être qu’à plusieurs, on avance plus vite. Le travail d’équipe, l’entraide et l’écoute sont très importants à mes yeux.

 

Le défaut que vous essayez de cacher ?

Celui que j’essaie de diminuer, c’est ma timidité. Quand on travaille en RH, on a un rôle central, on doit créer du lien entre les salariés, on doit les accueillir quand ils arrivent, on fait passer des entretiens, on accompagne les managers, on doit communiquer sur des décisions… Nous sommes conduits à prendre la parole à de multiples occasions. J’essaie de cacher ce côté timide qui fait partie de moi, mais qui doit un peu s’effacer dans le milieu professionnel. J’y parviens grâce à l’entraide qui émane de mon équipe, ainsi que grâce à l’humour et l’autodérision. La timidité finit par passer avec le temps et le travail de terrain.

 

La qualité qui fait l’unanimité dans votre entourage ? 

Chez Michel et Augustin, nous faisons régulièrement des feedbacks 360. Le retour qui émane le plus souvent des salariés et des managers concerne ma faculté à pratiquer l’écoute active. J’aime prendre le temps d’écouter vraiment les autres, de bien comprendre leur situation. Je les questionne pour bien comprendre les enjeux, tout en restant objective, afin de trouver une solution et de les aider, sans jamais les juger. Cette écoute active me permet de construire avec chaque collaborateur une réelle relation de confiance.

 

Le personnage de fiction qui incarne le mieux la fonction RH ?

Pendant la période du Covid, beaucoup ont fait un peu ce parallèle, et je le partage : le personnage qui incarne le mieux la fonction RH est, à mes yeux, Superman. Il fait preuve d’empathie, il est bienveillant et humble. Il a un côté exemplaire, et pour moi, un professionnel des RH doit également l’être dans son entreprise. 

Dans ses missions, le.la DRH doit aussi être sur tous les fronts, et apporter des solutions sur de nombreux sujets différents, presque quotidiennement. Superman endosse à la fois un costume de super-héros, tout en étant un humain lambda dans la vie de tous les jours. Tout comme lui, le.la DRH assume un rôle parfois difficile entre la direction et les collaborateurs, et jongle entre de multiples sujets (onboarding, recrutement, relectures de contrats, objectifs et stratégies…). Le tout, en étant un salarié comme les autres, qui est lui aussi évalué.

 

La différence entre un bon et un excellent décideur RH ?

La différence se joue sur la façon dont on met l’humain au centre des sujets et des décisions, tout en ayant une prise de recul suffisante pour ne pas rester trop dans l’émotion. Un excellent décideur RH est capable de faire la part des choses pour prendre les bonnes décisions, tout en étant bienveillant et empathique. Cette prise de recul peut faire la différence et est même indispensable. Il doit enfin être capable de reconnaître ses erreurs et faire preuve d’humilité.

 

Votre truc pour motiver vos troupes ?

Dans mon équipe RH, ce qui va motiver chacun à s’engager dans son travail, c’est d’avoir ensemble des moments de partage (cafés, déjeuners à l’extérieur). Pendant ces moments, je leur montre que je les soutiens dans leurs sujets, que je les accompagne, et que je leur fais confiance dans leur métier. Au quotidien, je suis aussi présente et à l’écoute. J’essaie de transmettre une énergie positive, je me soucie du bien-être de chacun, et je leur demande constamment s’ils ont besoin d’aide. L’écoute et la présence sont deux aspects clés.

 

Le collaborateur idéal ?

Pour moi, le collaborateur idéal est en accord avec les valeurs de l’entreprise, s’épanouit dans son job et reste positif. Il sait aussi remonter des dysfonctionnements, tout en étant force de proposition. Il a envie de faire avancer les choses et d’embarquer les équipes face aux objectifs de l’entreprise, mais avant tout, il est épanoui dans ce qu’il fait.

 

Le DRH du futur selon vous ?

Le DRH du futur, c’est celui qui continuera de s’adapter à la nouvelle donne créée par la crise du Covid-19. Demain, le DRH devra être très connecté, agir en tant que business partner, et s’adapter à la fois aux nouvelles générations et aux nouvelles méthodes de travail. 

Concernant les méthodes de travail, le défi du DRH du futur sera de garder le lien avec tous les collaborateurs malgré la distance. S’agissant des nouvelles générations, je le constate avec nos stagiaires actuels : les jeunes salariés sont beaucoup plus exigeants sur les sujets liés au sens du travail et à la RSE. Demain, le DRH devra s’adapter et comprendre ces talents, tout en faisant travailler plusieurs générations ensemble. L’une de ses missions sera ainsi de créer du lien entre tout le monde, pour faire avancer son organisation.

 

Si c’était à refaire, les RH encore et toujours ?

Je ne regrette absolument pas de m’être dirigée vers les RH. Ma réponse sera-t-elle toujours la même dans 20 ans ? Je l’ignore, mais pour l’instant, je profite à 100 % de ce domaine très intéressant, qui me permet d’apprendre tous les jours et d’ouvrir mon esprit, au contact de personnes aux profils et aux parcours parfois très différents, mais enrichissants. Mon domaine, l’humain, m’apprend beaucoup sur les autres, ainsi que sur les spécificités de nombreux métiers, et je trouve cela passionnant. Je suis une jeune DRH. J’ai sans doute encore de nombreuses choses à apprendre, de nombreuses situations à gérer, et de multiples challenges à relever. Ce que je ferai avec plaisir et passion.

 

Bio

  • Depuis juillet 2021 : DRH de Michel et Augustin.
  • 2019-2021 : Responsable RH de Michel et Augustin.
  • 2015-2019 : Chargée de Projet SIRH et Communication RH, puis adjointe RH chez Bel.
  • 2014 : Stage de fin d’études (7 mois) chez Bel (groupe agroalimentaire), en tant que chargée de missions RH.
  • 2012 : Stage (6 mois) chez Antalis Ibéria (distributeur de supports d’impression), à Madrid, en tant que chargée de missions RH.
  • 2009-2014 : Master en en Management et Ressources Humaines à l’EMLV – Ecole de Management Léonard de Vinci (Courbevoie).

 

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