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La formation, aussi bien initiale que continue, devient un véritable tremplin tout au long du parcours professionnel en donnant aux apprenants le socle de départ indispensable pour une traduction durable des acquis dans les situations de travail.

Dans un environnement socio-démographique et économique fortement mouvant, le sujet de l’adéquation des compétences avec la réalité du marché et ses besoins en ressources et en expertises, devient la clé de voûte d’un système équilibré et bénéfique pour l’ensemble des parties prenantes. Les besoins de montée en compétences des organisations sont exponentiels et de plus en plus variés. Les parcours académiques et professionnels des apprenants deviennent plus que jamais éclectiques. Comment s’y repérer pour rendre compatibles les enjeux d’employabilité, d’une part, et ceux de développement de notre écosystème économique, d’autre part ?

 

Du Big Bang de la formation professionnelle en 2018 à l’alignement du triptyque « organisme de formation-apprenant-entreprise »

Les exigences accrues de qualité et de résultat, la nécessité de servir les besoins en compétences immédiats et d’anticiper ceux de demain, la forte ouverture à la concurrence, ont mis les organismes de formation au défi de placer au cœur de leur stratégie la capacité à attirer et engager les apprenants. Ils doivent trouver un équilibre entre (i) logique de rentabilité et de visibilité sur le marché, et (ii) enjeu de qualité et d’efficience opérationnelle des acquis. L’offre de valeur doit donc être réaffirmée et les programmes et parcours pédagogiques adaptés, tant au profit de ceux qui se forment (parcours initial ou continu) que des entreprises qui en bénéficient sur le terrain :

  • La diversification et la mixité des typologies d’apprenants : des jeunes aux moins jeunes ; des débutants aux plus expérimentés ; de ceux qui perfectionnent leur expertise à ceux qui cherchent leur voie ; des professionnels exerçant des métiers historiques à ceux dont les métiers émergent ou se transforment (en développement ou en déclin) … 
  • L’élargissement de la palette de compétences à transmettre : des connaissances sectorielles et savoir-faire à la pointe aux soft skills qui font de plus en plus la différence ; des compétences métier spécifiques aux compétences transverses ou managériales ; du portefeuille connu de compétences à muscler aux socles émergents où tout reste à inventer… 
  • La pluralité des modalités de formation : des modes asynchrones privilégiant l’auto-formation (MOOC, podcast…) aux modes synchrones et leur incontournable Blended Learning pour mixer PRESENTIEL (REX, mises en situation, Visioning…) – DISTANCIEL (E-Learning, Social Learning, classe virtuelle, webinaire…) – ON THE JOB (AFEST, vis ma vie, Learning expeditions…) 
  • Le brassage des profils formateurs : des habitudes de recours à des formateurs de métier (enseignants, enseignants-chercheurs, formateurs professionnels…) au mixage des intervenants selon la situation apprenante privilégiée tels que des intervenants ponctuels (professionnels en exercice, personnalités/conférenciers inspirants…) ou les apprenants eux-mêmes par le biais de la classe inversée

 

La physionomie des apprenants, quant à elle, a aussi fortement évolué. Le principe de la « formation tout au long de la vie » a plus que jamais du sens :

  • La formation initiale est davantage pour les jeunes un moyen d’accès au marché de l’emploi qu’une finalité figée en soi, bien que le principe d’insertion professionnelle durable perdure
  • Les reconversions professionnelles se multiplient avec une quête de sens et d’employabilité face à l’instabilité économique et l’accélération de l’entrepreneuriat 
  • Les expertises métier se forgent en marchant et s’ajustent au fil de l’eau face à des mutations majeures telles que le Digital, l’IA ou encore la dynamique transfrontalière… pour ainsi interroger les habitudes de travail et les repères professionnels quel que soit le niveau d’expérience de l’apprenant

La formation, aussi bien initiale que continue, devient un véritable tremplin tout au long du parcours professionnel en donnant aux apprenants le socle de départ indispensable pour une traduction durable des acquis dans les situations de travail.

 

Enfin, l’entreprise, engagée dans une dynamique de mutation, redéfinit les contours du développement de ses compétences :

  • La transformation des organisations est devenue une préoccupation majeure, avec à la clé des besoins réels en agilité et en polycompétence au service de son adaptation continue à la mouvance de l’environnement endogène et exogène.
  • La quête d’excellence des structures s’accélère, et la montée en compétences devient un axe majeur pour soutenir la performance visée sur le plan économique (savoir-faire à la pointe ou différenciants, résultats financiers à la hauteur des ambitions de développement…) mais aussi social (donner du sens, susciter l’engagement, encourager le lien social, favoriser le décloisonnement des métiers et le « vivre ensemble » …).
  • Les entreprises doivent devenir un moteur engagé dans la montée en compétences, aux côtés des acteurs premiers de la formation, afin de soutenir au quotidien les transformations des métiers et la sécurisation des parcours professionnels. L’enjeu ici est d’opter pour des organisations apprenantes qui renouvèlent le « champ des possibles » en termes de responsabilité et d’initiative, tout en encourageant l’innovation et l’amélioration continue des pratiques professionnelles.

 

L’apprenant comme axe principal du nouvel équilibre à trouver par l’écosystème de la formation

La formation, aussi bien initiale que continue, devient un véritable tremplin tout au long du parcours professionnel en donnant aux apprenants le socle de départ indispensable pour une traduction durable des acquis dans les situations de travail.

Prendre en compte la pluralité voire parfois la dichotomie des enjeux que partagent aujourd’hui les parties prenantes du triptyque, c’est choisir une porte d’entrée pour trouver le point d’équilibre du système dans une logique « gagnant-gagnant ».

Cette porte d’entrée à nos yeux doit être l’apprenant. Notre conviction consiste à dire que c’est bien l’évolutivité de son profil et la dynamique de son parcours qui doivent conditionner le mouvement du système. Il préconfigure les organisations à l’avenir et porte les métiers d’aujourd’hui et de demain. L’apprenant se (trans)forme pour ainsi donner sens et corps aussi bien aux organismes qui forgent ses compétences de départ qu’aux organisations qui les utilisent et les façonnent dans le temps.

 

Défi #1 : Aux organismes de formation de personnaliser les programmes et de modulariser les parcours pour attirer et engager les apprenants !

Défi #2 : Aux organisations, publiques comme privées, d’anticiper la métamorphose des métiers et de préparer l’évolution des activités et des compétences en formant à temps et dans le temps !

Défi #3 : Aux apprenants de devenir acteurs effectifs de leur montée en compétences, « au cœur du réacteur » tant en formation qu’en situation de travail, pour ainsi assoir l’indispensable changement de paradigme.

Défi #4 : A nous tous de ne pas oublier que l’apprenant est la raison d’être de la formation et son meilleur ambassadeur !

 

L’article est disponible dans le dernier numéro du MAG RH  16.2 • Tech & Learn • Mars 2022